Ce week-end, on sort !

Il fait beau, les jours sont plus longs, je suis sûre que vous êtes pleins d’énergie et d’envie de vous promener, de visiter, de découvrir…oui, mais quoi ? et où ?

Voici quelques idées :

  • Du 1er au 3 juin, c’est les Rendez-vous aux jardins, le thème 2018 est ‘l’Europe des jardins’. Le programme de la région ici.

RDVJ

  • Jusqu’en octobre 2018, ce sont les Jardins de la pensée qui vous accueillent au Domaine de Chaumont-sur-Loire (41) pour le Festival international des jardins. Mais Chaumont-sur-Loire, c’est aussi un Centre d’Arts et de Nature qui accueille aussi de nombreuses expositions d’art contemporain qui s’insèrent parfaitement dans les différents lieux du domaine. Laissez-vous surprendre par les différents artistes.

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  • Juin, c’est aussi le rendez-vous annuel de l’Histoire de l’art à Fontainebleau. Du 1er au 3 juin, c’est la Grèce qui sera à l’honneur à travers conférences, débats, visites, concerts, expositions, projections, lectures et rencontres. Plus de détails et le programme ici.

fontainebleau Hida

  • Musique le 2 juin à 15h au Théâtre d’Orléans avec Z Comme. Julien Behar (saxophone), Philippe Rak (vibraphone, clavier), Stéphane Decolly (basse), Christophe Chaïr (percussions) animeront ce dernier Samedi du jazz (entrée gratuite).
  • Musique encore à Meung/Loire pour le festival Festicolor du 31 mai au 2 juin. Il y aura du pop, du swing, du rock, de l’électro. Tout le programme ici.

festicolor

S.J.

Détroit, vestige du rêve américain

  Le lundi, c’est lecture !

Aujourd’hui, un livre très particulier, à feuilleter avec délicatesse.

détroit

Détroit, vestige du rêve américain – Yves Marchand et Romain Meffre

J’ai découvert il y a peu les photos de Yves Marchand et Romain Meffre et je suis tombée sous le charme du travail de ces deux jeunes photographes français.

 

Ils sont passionnés par les ruines contemporaines. Pas question pour eux d’aller photographier les ruines antiques. Non, ce qui les fait vibrer, ce sont les villes abandonnées, les quartiers délaissés, partout dans le monde, partout où leurs voyages les mènent.

Pas de numérique pour eux non plus. Ils travaillent toujours de la même façon, avec chambre photographique pour des vues grand angle. Chaque photo argentique est unique et tente d’arrêter la course du temps, avant que tout disparaisse.

A eux deux, ils capturent l’âme des lieux abandonnés, révèlent la vie qui les animaient et tentent de rendre compte de la fragilité des bâtiments et des idées qui les ont fait surgir.

Ils ont ainsi fait plusieurs séries qui ont donné lieu à des expositions et des livres :

Les théâtres d’Amérique du Nord, travail commencé en 2005.

Gunkanjima (2008-2012), île au large de Nagasaki interdite au public. Cette île dont le nom signifie « vaisseau de guerre » en japonais est une ancienne cité minière abandonnée en 1974.

Budapest courtyard : sur les cours d’immeubles à Budapest. A travers des photos d’habitat collectif, ils offrent un panorama d’architecture (art nouveau, baroque, classique) et un témoignage de l’histoire de la ville.

Yves-Marchand-and-Romain-Meffre-Budapest-courtyards

Ruins of Detroit, (2005-2010) : Ils sont allés à la rencontre de la ville de Detroit, l’ex-capitale de l’automobile et les photos prises là rendent compte de la richesse passée de la ville, symbole d’un capitalisme exacerbé, et de sa chute fulgurante, jusqu’à n’être plus qu’un champ de ruines.

De leurs photos est né un magnifique livre sur cette ville témoin de l’Amérique post-industrielle : Détroit, vestige du rêve américain (2010, éditions Steidl).(source : http://www.marchandmeffre.com/detroit). Ce livre est consultable au CDI.

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Pour en savoir plus sur Yves Marchand et Romain Meffre, consultez leur site officiel 

et la Galerie Polka.

S.J.

13 Reasons Why

A l’occasion de la sortie de la saison 2 de la série américaine « 13 Reasons Why », un petit article s’imposait !

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La saison 1 de la série retraçait l’histoire d’Hannah Baker, lycéenne à Liberty high School, victime de harcèlement scolaire et qui a décidé de se suicider. Mais avant de commettre l’irréparable, elle enregistre 13 cassettes audio dans lesquelles elle détaille les personnes et les 13 raisons qui l’ont menée au suicide. On commence la saison 1 avec Clay, un de ses amis au lycée, qui reçoit la boîte de cassettes. En effet, après avoir écouté les 13 cassettes, chaque personne citée doit les passer à la personne suivante dans l’ordre des cassettes. Chaque épisode est donc focalisé sur un personnage au fur et à mesure que Clay écoute les cassettes.

Au delà d’être une « teen-serie », « 13 Reasons Why » a le mérite d’aborder un sujet dont on parle peu dans le monde des séries : le harcèlement scolaire. La première saison mettait en lumière un certain nombre d’éléments pour comprendre ce qu’est le harcèlement scolaire et comment le combattre.

D’abord, chaque personnage ne comprend pas pourquoi il se retrouve dans ces cassettes. Chaque événement ne semble pas avoir une importance telle qu’il pousse au suicide. Et pourtant, on comprend que c’est l’enchaînement et la récurrence qui entraîne Hannah à ne plus savoir comment se sortir de ces histoires. La série permet ici de comprendre qu’aucun acte ne doit être minimisé, qu’il ne s’agit pas uniquement de blagues entre adolescents. Ces blagues récurrentes, visant à humilier, peuvent détruire. Il est important de sensibiliser en amont pour ne banaliser aucun comportement. L’école de Hannah et Clay a laissé faire trop de choses, trop de comportements sont banalisés ou étouffés. On se rend compte qu’Hannah n’est pas la seule à avoir souffert : tous les personnages de la première saison ont, à un moment, été victime de pressions d’une façon ou d’une autre, et pour se protéger intensifient les attaques contre Hannah.

Ensuite, elle montre très bien les mécanismes récurrents du harcèlement (scolaire ou pas d’ailleurs) : les élèves populaires du lycée passent leurs journées à se moquer de tel ou tel élève, avec une cour de « toutous » autour d’eux, toujours près à rire, mais surtout toujours près à couvrir les leaders et faire les sales coups à leur place.

Ensuite, il montre bien les réactions des personnes qui gravitent autour d’Hannah, et la volonté pour eux de ne surtout pas faire de vagues. En effet, on remarque souvent en situation de harcèlement scolaire que les personnes liées de près ou de loin à l’histoire essaient de faire en sorte que rien ne soit su. Surtout, on se rend compte que l’école fait en sorte que rien ne sorte car il en va de sa réputation : les élèves populaires sont les joueurs de base-ball, et on sait l’importance des équipes de sport dans les écoles américaines.

La saison 2 s’ouvre avec le procès intenté par la mère d’Hannah à Liberty High School, qu’elle tient pour responsable du suicide de sa fille. Elle cherche à montrer que l’école savait (et sait toujours) ce qu’il se passe, et ne fait rien, le but étant de protéger les élèves populaires pour les raisons évoquées juste au dessus. Chaque épisode se concentre sur le témoignage à la barre d’un des protagonistes de la saison 1. Cette deuxième saison met encore plus l’accent sur le silence pesant, et les pressions exercées sur les témoins pour en dire le moins possible, et protéger les deux ou trois coupables.

La série fait l’objet de critiques bien-sûr. En fait, les critiques qu’elle déclenche correspondent à tout ce qu’elle cherche à montrer : on reproche à la série de trop mettre l’accent sur ce qui se résume à de la blague, de la taquinerie entre ados, de trop en faire. On lui reproche aussi de faire l’apologie du suicide, là où au contraire elle cherche à le prévenir en montrant les ravages du harcèlement scolaire. Selon moi, ces critiques montrent que la série atteint son objectif : déranger avec un sujet que l’on préfère taire habituellement.

Cette saison, la production de la série a aussi créé un site,  sur lequel on peut trouver des ressources, des sites d’info, des numéros à appeler, et ce dans beaucoup de pays : il suffit de sélectionner son pays pour avoir accès aux ressources adéquates. La production montre ici que la série ne saurait être qu’un divertissement, mais bien un acte militant pour éveiller les consciences.

SF

Oh boy !

  Le lundi, c’est lecture !

Je suis sûre que beaucoup d’entre vous n’ont toujours pas lu ce superbe roman qui donne à rire et à pleurer.

oh boyOh, Boy ! – Marie-Aude Murail

Siméon (14 ans), Morgane (8 ans) et Venise (5 ans)  n’ont vraiment pas de chance. Leur père a disparu dans la nature et leur mère vient de se suicider en avalant du « canard vécé ». Les services sociaux se penchent sur leur cas, mais il n’est pas facile de caser une fratrie.

Les jeunes Morlevent ont pourtant fait un « jurement », celui de ne jamais être séparés. C’est Siméon  –  surdoué, il est en terminale à 14 ans – qui suggère une solution à la juge et à l’assistante sociale. Il se souvient que son père a eu d’autres enfants avant eux, qu’il a aussi abandonnés. Ces enfants sont maintenant adultes, il n’y a qu’a leur demander de devenir tuteurs, voire même qu’ils les prennent en charge.

La juge retrouve effectivement les deux autres Morlevent, mais l’affaire n’est pas si simple. Il y a Josiane Morlevent, ophtalmologue en mal d’enfant, mais qui ne veut que la plus jolie. Et y a Barthélémy Morlevent, 26 ans. C’est un glandeur de première, instable, égoïste mais surtout très  « pédésexuel » et qui n’a donc a priori pas vraiment les atouts pour devenir un tuteur responsable. D’ailleurs, il ne veut pas le devenir ! Tout ce qui de près ou de loin ressemble à un problème ou une attitude adulte…il fuit. Mais on ne refuse pas une convocation chez une juge, qui voulant le tester, lui impose les enfants les samedis. Le reste du temps, les jeunes Morlevent vivent dans un foyer en attendant la décision de justice. Les trois jeunes semblent sauvés, mais finalement…non.

Le roman pourrait glisser vers le sordide, mais c’est sans compter avec le talent et la délicatesse de Marie-Aude Murail. Elle aime ses personnages, elle ne les maltraite jamais vraiment, même quand elle les fait passer par des épreuves aussi douloureuses. Et il va devoir en affronter le pauvre Siméon ! Heureusement il y a Barthélémy. L’incroyable, l’unique Bart !

Si au début l’auteur met en jeu l’avenir de ces trois enfants, au fond, c’est plutôt de Bart qu’il s’agit. Les enfants sont là pour l’aider à grandir, à assumer ses responsabilités, à sortir de sa bulle et enfin aller vers les autres. C’est bien grâce à ce personnage, ses répliques cinglantes et si drôles, ses bourdes, ses hésitations, ses retours en enfance lorsqu’il joue aux Barbies avec Venise, que le récit est supportable. C’est bien grâce à lui qu’au cours de cette lecture les larmes se transformaient toujours rapidement en sourire.

Tout est si juste dans ce roman. Jamais Marie-Aude Murail ne sombre dans le sentimentalisme. Elle ne donne pas non plus dans le « happy end », elle propose simplement à ses personnages un petit arrangement humain, donc loin d’être parfait, avec la vie et l’avenir.

A lire absolument !

S.J.

Des festivals, encore !

Avec les beaux jours (ou presque), les festivals fleurissent… Voici quelques dates à retenir…et des réservations à faire…

Loiret

  •  Fay’Stival, Festival de théâtre du 16 au 20 mai – Fay-aux-Loges .

faystival

Pour sa 1ère édition, ce festival de théâtre professionnel accueillera notamment Christian Schiaretti, directeur du Théâtre national populaire et également Robin Renucci acteur et réalisateur français.

Au programme :
Scène natale (avec R. Renuc­ci, C. Schiaretti, R. Cantarella, J.-C. Penchenat) /  Carnaval des animaux (par la Cie Clin d’oeil) /  Quatrième Mur (par la Cie des Asphodèles) d’après le roman de Sorj Chalandon / – L’étranger (d’après l’œuvre de Camus avec B. Ziziemsky) /  FTT (danse hip-hop, par la Cie Xpress) /  Jeu des 7 familles du théâtre (par la Cie Clin d’œil) /  Brainstorming : quand l’entreprise s’emballe (par Brainstor­ming Cie).

Infos et réservations : http://www.faystival.fr / 02 38 59 57 11

  •  Elefent, Folk, blues actuel – samedi 19 mai 15h – Médiathèque de Saint-Jean-de-Braye –. Dans le cadre de Braye Zik U.

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Du blues au chant traditionnel, Elefent puise son inspiration dans le folklore et la spiritualité des Amériques, qu’il mêle aux sonorités du monde industrialisé.  Un concert intimiste avec Olivier, sa guitare Weissenborn (guitare hawaiienne) et son cajón (instrument péruvien).

Infos et réservations : gratuit (sur réservation) : ww.mediatheque.saintjeandebraye.fr / 02 38 52 40 80

  • Festival de musique de Sully et du Loiret, Festival de musique classique du 24 mai au 17 juin.

sully

Infos et réservations : http://www.festival-sully.fr / festival.sully@loiret.fr / 02 38 25 43 43

  • Festi’45, Festival des arts de l’oralité du 19 au 26 mai – . Orléans, Fleury-les-Aubrais et Montargis.

festi45
Ce festival des arts de l’oralité, organisé par l’association Espace Culturel Marico, cherche à valoriser la parole et le langage. Conte, slam, lecture, récit…  Parmi les divers orateurs présents, vous retrou­verez Solange Meunier, Muriel Bloch, Govrache, Serge Tamas… Le programme ici.

Infos et réservations : http://www.festi45-artsdelaparole.com / 06 88 01 26 40

  • Baule d’Airs,  Festival des arts à l’air libre du 25 au 27 mai – Baule (45)

baule d'airs
Baule d’Airs, festival autour du cirque, du théâtre, de déambulations en fanfare, le tout agrémenté de pyrotechnie, et une soirée du samedi exclusivement musicale. Le théâtre de rue, quant à lui, aura la part belle le dimanche.

Infos et réservations : http://www.commune-baule.fr / bauledairs@gmail.com / 06 33 18 86 81

  • Loir-et-Cher
  • Mix’Terre du 18 au 20 mai – Blois.

mixterre
L’art de rue, la danse, le cirque, la musique et l’humour se succéderont tout au long de ce week-end pour mettre à l’honneur les cultures du monde dans un esprit convivial.

Infos et réservations : http://www.maisondebegon.com / 02 54 43 35 36

Essonne

  •  Les BrioFolies  – 26 mai – Brières-les-Scellés (91)

briofolies
12 heures de concerts rock et chanson française. Le festival propose des groupes de la scène nationale, mais aussi des « découvertes de la scène locale.

Plus d’informations : – Facebook : https://www.facebook.com/BrioFolies/  http://briofolies.fr

S.J.

Bord de mer

  Le lundi, c’est lecture !

Une lecture vraiment très noire aujourd’hui, mais dépassez vos a priori , lisez Bord de mer !

bord de merBord de mer – Véronique Olmi

Il est des romans dont on sait dès les premières lignes qu’ils vont être des coups de cœur. Bord de mer est de ceux-là.

Une mère emmène ses deux garçons, Stan, 9 ans, et Kevin, 5 ans, au bord de la mer. Elle veut leur faire plaisir, leur faire de beaux souvenirs avant que…

Pourtant les garçons sont inquiets parce qu’ils ne sont pas en vacances. Une sortie imprévue en pleine semaine, qu’est-ce qu’ils vont dire à l’école ? En plus il fait froid, il pleut et le voyage en car a été long et ennuyeux. Arrivés à destination, il faut encore trouver l’hôtel, pas facile quand on ne veut pas se faire remarquer, qu’on veut prétendre savoir faire comme les autres.

Pourtant la mère veut que les enfants voient la mer, avant que…

Ils passeront vingt-quatre heures dans cette petite ville où elle leur assure qu’en été tout est bleu, vingt-quatre heures pendant lesquelles les enfants vont découvrir la mer déchaînée et violente alors que la mère aurait voulu un peu de joie pour eux. C’est toujours pareil, elle rate tout. Elle voudrait tellement bien faire, mais elle est tellement fatiguée, épuisée.

D’elle on ne sait rien.  On devine les visites des assistantes sociales, les visites chez le psy, les regards des autres qu’elle ne supporte plus, la honte de sa bouche édentée, la solitude, l’immense solitude.

C’est l’auteur  qui lui donne une voix,  cette voix qu’elle arrive si peu à faire entendre, qui reste si souvent au fond de sa gorge. Sa voix qui disparaît, comme son corps, dans les rues de la ville pluvieuse, boueuse.

On pourrait détester cette femme qui laisse ses enfants souvent livrés à eux-mêmes, qui n’est pas une « bonne mère » comme le voudraient la société et les bien-pensants. On pourrait la condamner pour son geste final, mais ce qui ressort surtout, c’est sa douleur, sa solitude, sa misère, sa dérive, le sentiment d’abandon.

Dans son premier roman, Véronique Olmi donne la parole à cette mère, la narratrice qui nous embarque dans son esprit perturbé. On se met à sa place alors qu’on voudrait la détester, la condamner, et surtout fuir, fuir ce qui ne peut qu’arriver. La langue, toujours juste, comme une urgence, nous rapproche de la fin tragique que l’amour débordant qu’elle a pour ses enfants ne peut empêcher. Cet amour, aussi grand soit-il, n’est pas de taille à lutter contre la violence de la société.

Je suis sortie de ce texte bouleversée, sans voix, les larmes au bord des yeux et le cœur au bord des lèvres. 122 pages terribles et magnifiques.

S.J.