Peter Pan

Le lundi, c’est lecture !

Peter Pan – Régis  Loisel – (Londres T1.– Opikanoba T.2 – Tempête T.3 – Main rouge T.4 – Crochet T.5 – Destins T.6)

Je ne vais pas vous raconter les six albums mais je vous invite vraiment à les découvrir tant pour l’histoire que pour l’univers graphique de Loisel. Il ne s’agit pas là d’une illustration du roman de James Matthew Barrie. Loisel s’est demandé qui pouvait bien être Peter avant de devenir Peter Pan, nous avons donc ici en quelque sorte la genèse du personnage. Le père de Peter est mort et le jeune garçon vit seul avec sa mère dans le Londres sombre, glauque et sentant la misère du 19ème siècle. C’est aussi le Londres de Jack l’éventreur.

Peter a peu d’amis, si ce n’est Mister Kundal, un vieil homme qui prend soin de lui, le nourrit quand sa mère oublie de le faire, et surtout le nourrit d’histoires et de savoir. Il lui a aussi appris à lire et à écrire. C’est dans le livre d’histoires de la mythologie grecque de son père disparu que Peter va commencer à échapper au quotidien et à la misère, jusqu’à ce qu’une étrange petite fée apparaisse et l’emmène au  pays imaginaire.

Dans cette série, les personnages ne sont pas lisses, il y a des tension, des rivalités. Le Peter de Loisel évolue dans un monde cruel, même sur l’île imaginaire. Il est loin de ressembler à l’enfant guilleret et virevoltant de chez Disney. Loisel  a une approche plus réaliste de l’époque, une vision sombre et cruelle.

L’univers graphique de Loisel est une vraie merveille ! Les décors sont extraordinaires, que ce soit dans le Londres miséreux ou dans l’île et les trognes londoniennes font frissonner.

Cette version du mythe de Peter Pan n’est pas vraiment faite pour les enfants. Mais, réalisme cruel d’une époque, récit d’aventures, poésie de l’enfance, beauté et inventivité graphiques, tout est là pour faire passer un excellent moment de lecture. 

S.J.

César des lycéens

Le lycée a participé pour la 2ème année au César des lycéens. Retour sur l’expérience avec Manon.

A l’occasion de la 47e Cérémonie des Césars, la Classe de Terminale STMG et les Terminales HIDA ont pu participer au vote pour élire leur César des Lycéens

Ce fut pour les élèves un moyen d’exprimer leur propre sensibilité cinématographique avec leurs regards personnels. Il s’agissait alors d’un moment d’échange, où le visionnage des films était suivi d’un partage de nos réactions, l’opportunité pour chacun de pouvoir s’exprimer et d’être au fondement d’une réflexion commune. Le visionnage a été donc avant tout réfléchi et formatif à la critique du cinéma.

Pour cela, nous avons bénéficié de l’intervention de Louis Blanchot, critique de film, qui nous a montré des clés d’analyse d’une œuvre cinématographique par la mise en relation de films aussi différents que Scream, Le Parrain ou French Cancan, autour de thèmes et procédés similaires. Notre approche de la critique de cinéma s’est faite en découvrant un milieu technique dans lequel nous devions prendre en considération une expérience qui mobilise à la fois son, lumière, mise en scène et composition, nous familiarisant avec la complexité d’une œuvre cinématographique. 

La sélection du César des Lycéens s’est caractérisée par une diversité qui nous a permis d’adopter une approche différente lors du visionnage, les films étant de genres et rythmiques différents.

C’est du 26 janvier au 25 février au lycée qu’a eu lieu le visionnage des 7 films nommés pour la cérémonie des César, à savoir : Aline réalisé par Valérie Lemercier, Annette réalisé par Léos Carax, Bac Nord réalisé par Cédric Jimenez, L’événement réalisé par Audrey Diwan, La Fracture réalisé par Catherine Corsini, Illusions perdues réalisé par Xavier Giannoli et Onoda réalisé par Arthur Harari. De la comédie musicale, aux films documentaires et aux drames, ce fut une expérience singulière qui a enrichi notre culture artistique tout en nous permettant de nous affirmer en tant que jury et de prendre ainsi une place dans le milieu du cinéma en mettant en avant une vision et une sensibilité.

Cela a permis de découvrir un cinéma qui peut être à la fois touchant, étonnant, drôle, plaisant ou déplaisant mais qui est pertinent car il permet de développer une argumentation, d’identifier ce à quoi on est le plus sensible.  Cela nous a permis non seulement nous enrichir culturellement mais aussi de nous développer personnellement par la formation d’un esprit critique et d’une ouverture qui s’étendent au-delà du domaine cinématographique.

L’organisation du César des Lycéens et l’implication de Duhamel a permis aux lycéens de s’engager dans un événement culturel majeur. Nous remercions nos professeurs qui ont organisé et accompagné ce projet, M. Kerneur et M. Debacker.

Manon -Term Hida

Des hommes

Le lundi, c’est lecture !

Des hommes – Laurent Mauvignier

Un roman en quatre parties intitulées « Après-midi », « Soir », « Nuit » et « Matin ».

Dans la première partie Solange organise une fête dans son village. Sa famille, nombreuse, est là, et c’est un des frères, Bernard, dit Feu-de-Bois , sorte de SDF, qui va faire tourner la fête à la tragédie. Rejeté par la majorité de l’assemblée , il va se venger en agressant une famille algérienne. Pourquoi Feu-de-Bois qui semble avoir perdu jusqu’à son identité est-il détesté par sa famille – à l’exception de Solange ? Qu’est-ce-qui l’a amené à ce degré de déchéance et de violence ?

Chacune des autres parties de ce roman va nous amener à découvrir qui était Bernard avant de devenir Feu-de-Bois, ce paria qui, avant d’être rejeté par les autres, s’est banni lui-même de l’humanité quarante ans plus tôt, en Algérie.

Des Hommes nous ramène à l’époque de cette guerre qui n’en était pas officiellement une, qui a fait de jeunes paysans des témoins, des victimes ou des bourreaux ou tout à la fois. Des jeunes qui sont revenus brisés, qu’on n’a pas autorisé à parler de leur souffrance car  « oui, bon, c’est pas Verdun ». Ce n’était peut-être pas Verdun, mais c’est bien cette guerre qui a fait de Feu-de-Bois une épave. Le silence l’a consumé.

C’est alors que dans le chapitre « Nuit » la parole est donnée à différents jeunes appelés qui ont partagé l’horreur  avec Feu de Bois et son cousin Rabut. L’auteur y donne enfin à chacun l’occasion d’exprimer la douleur, la peur, la violence qui sera tue par la suite.

De longues phrases qui mettent quasiment en apnée, des retours à la ligne au beau milieu de ces phrases, comme des urgences qui doivent être dites, l’absence d’identité de ceux qui parlent, tout cela m’a parfois perdue. Mais cette polyphonie a pour effet de finalement rassembler tous ces hommes en un seul, et peu importe si on ne sait pas lequel a la parole : ils ont tous vécu la même expérience tragique et Laurent Mauvinier les rassemble dans un chant collectif.

L’auteur aborde avec subtilité le silence, l’indicible et les effets destructeurs qu’il peuvent avoir sur les hommes.«  Quels sont les hommes qui peuvent faire ça. Pas des hommes qui peuvent faire ça. Et pourtant. Des hommes. »

Vous l’aurez compris, ce roman à l’écriture si particulière, qui n’est pas sur la guerre d’Algérie mais sur l’après, ne laisse pas indifférent.

S.J.

A silent voice

Le lundi, c’est lecture !

Cette semaine c’est Charlene qui nous suggère une lecture qu’elle a aimée.

A silent voice – Yoshitoki Ōima (7 volumes) Être différent qu’est-ce que c’est vraiment ? Et comment l’accepter ? Comment est-ce qu’on passe des moqueries à l’acceptation des autres ? Est-ce avec le temps que l’on accepte ce qui ne nous ressemble pas ?

Shoko Nishimiya est sourde depuis sa naissance, équipée d’un appareil auditif, elle essaye de saisir et de comprendre ce qui se passe autour d’elle. Son père est le premier à avoir fait de son handicap un fardeau en l’abandonnant et en laissant sa mère l’élever seule.

Dans sa nouvelle école Shoko tente de surmonter ses difficultés avec joie, mais malgré ses efforts rien ne change, elle semble destinée à une multitude de persécutions, menées par Shoya Ishida, le leader suivi par toute la classe.

Évidemment Shoya n’était pas totalement conscient de ses actes, ce n’était pas la fille qu’il visait mais la différence qu’il ne comprenait pas.

Quelques années plus tard, isolé, rongé par les remords, une fois lycéen, il décide de retrouver Shoko pour s’excuser. Et il va finalement se rapprocher d’elle à travers la langue des signes.
Une histoire de harcèlement qui m’a particulièrement touchée. Une lecture très émouvante qui montre qu’avec le temps et un peu plus de maturité on apprend à accepter ce qui ne nous ressemble pas et à revenir sur nos erreurs et mieux vivre ensemble.

Ce manga a été adapté au cinéma par la réalisatrice Naoko Yamada sous le titre Silent voice.

Charlene – TG4

S’adapter

Le lundi, c’est lecture !

S’adapter – Clara Dupont-Monod

C’est un conte. Un conte raconté par les pierres d’une maison cévenole entourée de montagnes.

C’est l’histoire d’un enfant lourdement handicapé dont la courte vie nous est livrée par sa fratrie. L’aîné va s’attacher à cet enfant, le protéger jusqu’à s’oublier lui-même. La cadette, elle, se révoltera contre ce petit frère qui l’isole du monde alors que le dernier se sentira la mission de réparation pour cette famille.

Les parents sont là, mais seulement en filigrane, aussi pour évoquer le terrible parcours administratif pour obtenir des aides qui ne viennent pas ou trop tard.

Un texte tout en pudeur et en délicatesse, loin de tout misérabilisme.

Les lycéens ne s’y sont pas trompés puisqu’ils ont attribué le Prix Goncourt des lycéens 2021 à ce roman dont la présidente du jury a dit qu’il l« laisse une trace lumineuse qui ouvre les portes de la tolérance ».

S.J.

L’Atelier des Lumières

Alice, Annaëlle, Clémence , Cassandra, Renata, Isa, Livia et Eylül ont visité l’exposition Dali et Gaudi à l’Atelier des Lumières et nous font part de leurs impressions, en français mais aussi en espagnol.

Découverte originale de deux artistes catalans des XIX et XXe siècles, Gaudi et Dali, à L’Atelier des Lumières dans le 11e arrondissement de Paris.

Intérieur – architecture de l’ancienne fonderie

L’Atelier des Lumières est une ancienne fonderie qui date de 1835, créée par les frères Plichon pour répondre aux besoins de la marine et du chemin de fer. En 2013, la fonderie a été redécouverte et 5 ans après, L’Atelier des Lumières ouvre ses portes. (source : L’Atelier des Lumières)

Les expositions ne sont pas des expositions classiques, mais des expositions immersives. Les œuvres, projetées sur des murs y sont toujours animées. Pour l’exposition Dali et Gaudi, les musiques de Pink Floyd ( Another brick in the wall/ Money) et Deep Purple ( Smoke On the Water) ,certes pas contemporaines des deux artistes, accompagnaient le rythme dynamique des projections.

Certaines œuvres particulièrement célèbres. 

 La Persistencia de la memoria  : cette œuvre de Dali réalisée en 1931 est l’une des œuvres les plus connues et les plus appréciées de l’artiste et qui évoque le temps qui passe.

La Persistencia de la memoria – Dali. Œuvre originale
La Persistencia de la memoria – Dali . Œuvre projetée dans l’exposition

La mujer en la ventana

La mujer en la ventana – Dali . Œuvre originale
La mujer en la ventana – Dali. Œuvre projetée dans l’exposition

Sur l’œuvre on peut voir une fille, la sœur de Dalí, Ana Maria Dalí. Elle est représentée sur beaucoup de ses œuvres. Le paysage représente la vue de leur maison de famille à Cadaqués en Espagne. Le bleu est très présent dans le tableau, Dalí s’est inspiré de Picasso pour ce choix de couleur période bleue de Picasso). Lors de l’exposition, cette œuvre était projetée de façon à ce que l’on soit attirés dans le paysage. Sur fond de musique de Pink Floyd, Shine On You Crazy Diamond.

La cara dela guerra

La cara dela guerra – Dali. œuvre originale
La cara dela guerra – Dai. Œuvre projetée dans l’exposition

Dalí a peint ce tableau en 1940, après la guerre civile espagnole à laquelle il a participé dans le camp Républicain. Cette œuvre représente donc la guerre et plus particulièrement ses conséquences sur les hommes. Dans le contexte historique de l’œuvre, cette représentation dénonce les terribles effets de la guerre sur les Espagnols. Aussi, le fait que le lieu choisi par Dali soit un désert peut vouloir dire que la guerre détruit tout et ne laisse rien derrière elle. Lors de l’exposition, l’œuvre apparaît en cube, cela représente le début de son style cubique. Sur fond de musique de PinkFloyd, Another Brick In The Wall (partie 2).

Livia et Eylül livrent leur avis sur l’exposition en français et en espagnol.

Livia : J’ai beaucoup aimé cette exposition qui m’a permis de connaître deux artistes importants et leurs œuvres les plus célèbres. L’exposition était très originale et je ne m’attendais pas du tout à la façon dont les œuvres étaient exposées, c’était une très bonne expérience. L’œuvre que j’ai le plus aimée était La femme à la fenêtre de Dalí, elle était très inspirante, calme et apaisante, assez simple comparée à ses autres œuvres ; le fait qu’il y ait de la musique m’a beaucoup plu également !

Me gustó mucho esta exposición que me permitió conocer a dos artistas importantes y sus obras más famosas. La exposición fue muy original, no me esperaba en absoluto la forma cómo se exhibieron las obras. Fue una muy buena experiencia. El trabajo que más me gustó fue  ‘La mujer en la ventana’ de Dalí, fue muy inspiradora, tranquila y relajante, bastante sencilla en comparación con sus otras obras. ¡ El hecho de que haya música me gustó !

Eylül : L’Atelier des Lumières est un endroit où je n’étais jamais allée. C’était ma première visite…plutôt émouvante. L’extérieur de l’atelier nous donne l’impression de nous trouver dans un garage mais l’intérieur est surprenant. L’exposition sur Dalí et Gaudí fut étonnante car je ne m’attendais pas à ce que les œuvres défilent sur les grands murs, accompagnées de musique qui ne sont pas actuelles. (Pink Floyd, de la musique classique…). J’avais l’impression d’être à l’intérieur des œuvres, étourdie et éblouie par les animations. C’était juste impressionnant ! Personnellement, j’ai aimé les œuvres de Dalí qui m’ont beaucoup marquée par leurs couleurs vives et animées. Ses œuvres font passer des messages. C’était merveilleux à voir mais il manquait des places pour s’asseoir… A part cela j’ai adoré cette exposition et le lieu.

El Taller de las Luces es un lugar en el que nunca había estado. Fue mi primera visita …bastante conmovedora. El exterior del Taller, nos da la impresión de estar en un garaje, pero su interior es sorprendente, magnífico. La exposición sobre Dalí y Gaudí fue alucinante porque no me esperaba que los obras desfilaran en los grandes muros, acompañadas por música que no es de nuestro tiempo. (Pink Floyd, música clásica,…). Me sentí como si estuviera dentro de las obras, deslumbrada por las animaciones. ¡Fue increíble ! Personalmente me gustaron las obras de Dalí que me han marcado mucho por sus colores vivos y animados. Sus obras transmiten mensajes. Fue maravilloso ver pero no habían suficientes lugares para sentarse. Aparte de eso, me encantó el exposición.

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L’Atelier des lumières présente actuellement deux nouvelles expositions : Cézanne, Lumières de Provence et Kandinsky, L’Odyssée de l’abstrait jusqu’en 2023.

Alice, Annaëlle, Clémence , Cassandra, Renata, Isa, Livia, EylülClasse de 1LLCE Espagnol (Mme Santos Pereira)